L’Agence Spatiale Européenne (ESA) a mis en ligne une application qui permet de visiter un des endroits les plus secrets du monde, la Station Spatiale Internationale (ISS). De la même manière que Google Street View, il est possible de naviguer de module en module, et de visiter en 360° chaque module de l’ISS.
Visiter la Station Spatiale Internationale
A l’aide des flèches directionnelles, il est possible de naviguer dans la plupart des modules comme Zvezda, Zarya, Unity, Destiny, Harmony, Columbus et Kibo. Lors de chaque visite dans un module, il est aussi possible de cliquer sur des points particuliers pour faire afficher une vidéo, où l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti explique en détail le matériel qui compose la station. Je trouve que c’est une bonne initiative de rendre accessible la visite de l’ISS et d’expliquer le rôle de l’ISS.
L’ISS est actuellement la station spatiale la plus grande qui est en service. La station est longue de 109 mètres, large de 73 mètres et pèse 419 tonnes. Des dizaines de modules ont été mis en place entre 1998 et 2011. La construction de cette station devrait se terminer en 2017. Le volume habitable de la station est de 388 mètres cubes. La construction de cette station a coûté 150 milliards de dollars.
L’ISS est constituée d’une partie russe et d’une partie occidentale, financée par les Etats-Unis (76,6 %), le Japon (12,8 %), les Européens (8,3 %) et le Canada (2,3 %). La station spatiale est gérée par cinq agences spatiales :
- NASA (Etats-Unis)
- Roscosmos (Russie)
- ESA (Europe)
- JAXA (Japon)
- ASC (Canada)
Il y a eu 228 spationautes qui ont séjourné dans l’ISS depuis qu’elle est habitée, il y a seize ans. Les Américains (astronautes) et les Russes (cosmonautes) représentent la majorité d’entre eux car les Etats-Unis et la Russie financent la majorité du programme.
Pour se rendre à l’ISS depuis la Terre, les spationautes pouvaient utiliser soit la navette spatiale américaine, propulsée à Cap Canaveral, en Floride ou le vaisseau russe Soyouz lancé de Baïkonour, au Kazakhstan. Cependant, depuis 2011, la navette américaine a été mise hors service et le seul moyen de rejoindre l’ISS est le vaisseau russe Soyouz. Cette dépendance des Etats-Unis à la Russie devrait prendre fin en 2017 avec les vols habités des capsules de Boeing et de SpaceX.
L’ISS est en fait un énorme laboratoire scientifique spatial où des expériences pourront être réalisées dans des conditions inédites en prenant avantage de la microgravité de la station. L’astronaute français Thomas Pesquet, est le dixième français à partir dans l’espace, il devra réaliser une série d’expériences scientifiques pour le compte de la NASA et une autre série pour le compte de l’ESA. Ces expériences concerneront principalement la santé et la médecine.
Sept expériences ont été proposées et financées par le CNES (Centre National d’Etudes Spatiales) et qui sont :
- Fluidics est une expérience de dynamique des fluides dans l’espace
- ECHO est un échographe opéré à distance expérimental
- Aquapad est un équipement permettant de déterminer facilement si l’eau est potable
- Everywear est un logiciel sur tablette qui permet de collecter facilement les données des capteurs biomédicaux portatifs connectés en Bluetooth qui mesurent quotidiennement les paramètres physiologiques des astronautes
- MATISS est une expérience de surface intelligente visant à empêcher les bactéries de se poser et de proliférer.
- Pesrpectives est un casque de réalité virtuelle destinée à mesurer l’incidence de l’impesanteur sur les fonctions cognitives
- Exo-iss sont trois expériences pédagogiques développées en collaborations avec des lycéens.
Comme tous les autres astronautes, il aura aussi des tâches de maintenance de la station à réaliser.
En cas de problème, deux vaisseaux russes Soyouz sont en permanence arrimés à la station spatiale internationale. Par exemple, si plusieurs ravitaillements échouaient, provoquant une pénurie de nourriture ou qu’il y ait une panne majeure qui fait courir un risque à l’équipage, ils pourront utiliser ses deux vaisseaux pour évacuer et retourner sur Terre sain et sauf. La station est entièrement pilotable à partir du sol.
Pour l’avenir de l’ISS, la station restera opérationnelle au moins jusqu’en 2024, mais comme le programme devient très coûteux, il y aura un désengagement progressif des finances publiques pour s’orienter vers une cogestion public-privé. L’usure de la station tend aussi à penser que la station sera sûrement démontée et revendue pour des entités privées. L’ISS sera peut-être remplacée par la construction d’une station sur une orbite cisculaire, c’est-à-dire une orbite autour du couple Terre-Lune.
La montée des financements privés comme avec SpaceX, permettra à la NASA de financer des projets ambitieux comme le retour de la Lune et les missions habitées vers Mars.
La NASA a dévoilé une vidéo tournée en Ultra Haute Définition (4K) qui nous fait visiter l’ISS.
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